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Souvenirs

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La semaine Basque

(Février, mars 2007)

 = Samedi : 24 février

(Point de vue de José)

 Réception vers 16h30 des amis, Eric Dieudonné, Bernard Mathae, Nicolas Gaubert, qui se sont empressés de quitter Paris et ses… (Mettez ce que vous voulez comme inconvénients ou contraintes) pour gagner le soleil, la mer, les montagnes…

Mais tout de suite, pour les désankyloser de la route : un petit entraînement de 17h a 19h. Et sec ! Dans le dojo de Bayonne, au premier étage du Centre espagnol. (Dojo qu’ils connaissent pour l’avoir déja fréquenté, les années précédentes ainsi que Didier Guibert, Nathalie Luce, Jean-Marc Pavan, Jean-Pierre Nonnenmacher.) Avec les éleve : Chrystele, Philippe, Laurence, Jean-Claude, Marie-Jo, Alice, Benoît, Laurent, José.

Récompense : de succulentes omelettes, (basques, évidemment, pas alsaciennes) et quelques verres de biere, dans la grande salle, le plaisir ineffable de se retrouver. L’aventure a commencé.

Dimanche: 25 février

(Point de vue de José)

Entraînement a la plage de Bidart, de 9h a 11h.
Non, non ! le ciel n’était pas noir, non il n’est pas déchaîné sur nous, a peine arrivés sur le sable, non il n’a pas plu en rafales, le vent froid ne nous a pas frappés en plein visage, les vagues, qui nous broyaient les genoux, ne nous ont pas renversés, non ! Nous étions les valeureux, Eric, Bernard, Nicolas, Mondo, Marie-Jo, Crystele, Alice, Laurent, José; nous n’avons pas faibli dans nos kiba dachi, et nos tsuki étaient des plus déterminés.

Pour certains de nous, ce moment restera gravé dans nos mémoires, habitués que nous étions a travailler dans un dojo ! Il pleuvait tellement que nous fermions les yeux… Trempés jusqu’au os, nous prenons un petit café sur place, histoire de nous réchauffer un peu.

 Luc Martin, arrivé paisiblement de sa cathédrale strasbourgeoise sur sa cigogne blanche en fin d’apres-midi, émettra quelques doutes sur nos ébats du matin. (En fait, il l’a échappé belle. - Et tu jubiles!)

Soirée  okinawaienne  au dojo de Briscous - jolie  bourgade bucolique et blanche  au flanc des  Pyrénées- ,

magnifiquement, patiemment décoré pour l’occasion par les éleves, de nombreux objets ou armes qu’il a rapportés de l’île, de photos, de vidéos du dojo des Maîtres Chinen, Yagi et Shimoji, le Bu tuken den, a Yomitan. Chrystele et Laurence nous ont rejoints. Friandises agrémentées d’awamori (eau-de-vie, a base de riz). Echange de souvenirs, entre autres celui de l’Argentine, a Mendoza, en juillet-aout 2005, chez Hugo Nadin; d’ailleurs nous avons rendez-vous avec lui par téléphone dans quelques jours. Partage du pain, moments délicieux.

= Jeudi : 1er  mars.

(Point de vue de Luc)

Au pied des Falaises d’Hendaye, dites « falaises de la corniche ». Marée basse. Deux heures de marche. Olivier, qui a rejoint le groupe, ainsi que Marcel et le jeune Julien, nous guide, veille sur nous et nous aide a travers les rochers plus ou moins escarpés, que la mer reprend lentement, plus ou moins glissants (n’est-ce pas José ?). Le soleil est des nôtres.

Entraînement sur une jolie petite plage, par une brise agréable, entre ciel et océan, entre océan et falaise abrupte. Ce moment aussi restera dans notre mémoire. 
Suivi, il faut le saluer ! de quelques brasses dans l’eau froide pour Alexandre et Bernard (appelé  Bernardo, je ne sais pourquoi ; pourquoi pas alors Erico ou Enrico?)

Evidemment, je devrais ajouter les repas pris ici ou la, improvisés ou non. Nous six ou avec d’autres. Chaque fois, la table est une fete basque: agneau, cochonnailles, fromage d’Itary, rosé d’Irouléguy… Mais ce qu’on y mange, disait un ancien Grec, est moins important que les personnes avec qui on mange…
Vendredi : 2 Mars

(Point de vue de Luc)

Ascension de la Rhune (906m), deux heures et demie de marche, sur pente raide et dénudée, entrecoupée de conversations a deux, a trois ou tous les six, sur divers sujets : karaté (bien sur) et a nouveau ces questions sur la maniere de vivre :

- mais tout est kata, qui veut dire forme comme vous le savez. Le salut au dojo, rectifier sa tenue avant le salut, ce sont des katas. La simple annonce, énergique, d’un kata, avant de le commencer, c’est déja le kata… Travailler avec un partenaire, etre attentif a ce qu’on fait, l’aider a progresser, aussi. 

- Et partager un repas avec ses amis (comme tu disais), manger sans hâte, apprécier un bon vin…

- Les katas les plus difficiles, ceux que l’on fait pour soi seul, sans autre regard que le sien. La vie, chaque jour, la vie entiere est un kata. Bien sur, on est souvent maladroit, mauvais, on pense a autre chose… De la patience, de l’humilité. L’essentiel est de faire mieux, chaque jour mieux. Une exigence personnelle.

Soleil et bise jouent a cache-cache… Du sommet, vue somptueuse sur St-Jean-de-Luz  et  la baie atlantique. On surprend (oui !) une bande de vautours qui se chauffait au soleil sur des rochers en contrebas : en fuyant ils emplissent le ciel de leur vol pesant, de leurs cris lugubres.  

- Ce n’est pas seulement une idée qui nous vient du karaté et de l’Extreme-Orient. Le kata, c’est, chez nous, le stoicisme grec, cette tension sans relâche, de chaque instant. La vie comme exercice. Pour etre pret…

(Point de vue de José)

Pottock : petit cheval sauvage, qui hante ces solitudes au maigre herbage, avec d’ailleurs en été les chevres qui nous donnent ce fromage basque si typé. N’approchez pas : en voici un qui broute, l’oil noir tourné vers nous. Luc n’en a cure, qui lui murmure quelques doux vers, et manque de se prendre une ruade, par un rapide déhanchement vers son côté, de ce quadrupede
Insensible a la poésie. Bravo ! Bravo ! Luc se demande encore si c’est pour son esquive ou pour l’ushiro geri de la bete.

(Point de vue de Luc)

Perdues au ras de grandes étendues pentues, de jolies petites fleurs, prises attentivement en photo par Bernard pour ses enfants. Pendant qu’Eric et Nicolas descendent au pas de charge ; ils auront le temps de faire une longue sieste dans la voiture.
José reve, heureux.

Le soir : entraînement, bien sur.
Puis repas, avec tous ceux qui sont venus, dans un restaurant chinois, face a la Nive qui traverse Bayonne.
Poemes de Crystele, a mi-voix :
Images et paroles, rythme brisé ou a plein souffle, reprises lancinantes. Dire. Pour conjurer la nuit en plein jour. Sur son pere.

= Samedi,  3 mars

Le matin entrainement sur la plage de la patinoire d’Anglet.
En fin d’apres-midi, entraînement a Bayonne, avec Laurent, Jean-Claude, Marie-Jo, Alice, et le petit Benoît. Devant nous, impressionné, ce dernier passe sa ceinture jaune.

- Mais on ne peut quand meme pas rester tendus chaque minute !

- Heureusement ! On serait raides comme du bois mort ! Tension et détente vont de pair! le jour et la nuit, le silence - celui du moine solitaire ou de qui médite - et la joie de parler avec les autres. Ou, s’il le faut, le devoir de parler. S’il fallait sans cesse surveiller ses gestes, ses paroles, adieu les amis, la femme qu’on aime…

Un papillon bleu d’or voltige autour de nous, nous le suivons des yeux ; c’est étrange, il ne fait pas chaud.

- En fait, dans les kata non plus il n’y a de tension permanente ; apres le tsuki, ou n’importe quel coup, un bref relâchement est nécessaire. Le cour lui-meme fonctionne ainsi en se contractant, en se dilatant : c’est la vie !
- Une vie, c’est peut-etre ça : une armature rigoureuse, qu’on s’impose, une parole qu’on se donne a soi seul, et qu’on tient, qui nous protége de nous-memes comme des autres, une contrainte, mais qu’on ne sent meme plus avec le temps, pour pouvoir gouter, chacun a sa maniere, les plaisirs qu’elle nous offre.
- C’était déja l’idéal des Grecs et des Anciens, le Carpe diem : cueille le jour, savoure chaque heure qui passe, mais sans exces. Ce n’est pas le plaisir a tous crins. Mais chaque civilisation, malgré son originalité, ses croyances, rejoint les autres, sur cette maniere de savoir-vivre. Nous sommes tous, hier et aujourd’hui, ici ou la, les enfants de la Terre.
- Encore faut-il avoir de quoi manger, ne pas vivre dans la terreur.

Un ange passe, puis un autre, qui chantonne, dans le ciel ensoleillé.

- Allons, les enfants, assez revé, du nerf ! Apres le karaté et le kobudo, apres avoir  philosophé, que diriez-vous d’une quetsche ?
- Eh bien ! Amis, a notre santé !

(Point de vue de José)

Le soir, la fete dans la cantine de l’école de Briscous. Tout a été préparé avec délicatesse par Crystele, Christiane et Laurence, quand nous arrivons ! Des tables éclairées de petites bougies, remplies de victuailles. Nous sommes tous la. Echange de cadeaux en souvenir de cette semaine, de paroles de remerciements de part et d’autre, tandis que des enfants rieurs se poursuivent autour de nous.

Guitare et chansons, accordéon et danses : Luc et Philippe, entre deux assiettes et trois verres.

Dehors, dans le ciel pur de tout nuage, la lune vaporeuse disparaît peu a peu… Les enfants applaudissent.

Mais déja Eric, Bernard et Nicolas s’appretent a repartir pour Paris. Luc ne reprendra sa cigogne que deux jours plus tard, le temps d’une nouvelle balade a San Sebastien, avec José, Elena et Eliane, pour découvrir la magnifique concha, cette longue plage dans laquelle l’océan vient se reposer. 

(Point de vue de José et de Luc)

Les uns sont repartis chez eux, au loin ; les autres se retrouveront entre eux, autour d’Alexandre. Tous, malgré la distance, les vies différentes, les joies et les peines, travaillant karaté et kobudo, ensemble. C’est un des mots de Maître Chinen.
En guise de conclusion, dernier point de vue de José)

Chers amis des dojos Oshukai, cette semaine restera gravée dans nos mémoires : nous avons reçu des personnes qui nous ont émerveillés, pas seulement par le karaté et le kobudo, mais aussi par leur patience, leur sens de la convivialité et du partage, et leur état d’esprit. Je tiens ici, au nom de nous tous, a remercier Eric, Nicolas, Bernard et Luc ; ils ont été pour nous des exemples a suivre, qui nous aideront a mieux progresser. Soyons tolérants, respectueux et ouverts au partage. N’oublions pas ques ces personnes nous apportent  le message de maître Chinen aussi bien technique qu’humain

Alors travaillons tous ensemble pour qu’ils soient  fiers de nous.

Luc et José

«Quand vous rencontrez un homme vertueux, cherchez a l'égaler. Quand vous rencontrez un homme dénué de vertu, examinez vos propres manquements.»